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Relance du conflit israëlo-palestinien : le Hamas à l’heure du test

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C’est un conflit qui est « asymétrique » : et donc qui se joue tout autant (sinon plus) sur le plan politique que sur le plan militaire. Près de quatre ans après les dernières frappes israéliennes sur Gaza le contexte géopolitique de la région a néanmoins changé, ainsi que les alliés du Hamas.

L’assassinat par l’armée israélienne du chef militaire du Hamas Ahmed al-Jabari a mis le feu aux poudres. Ce sont près de 300 roquettes qui se sont abattues sur Israël en moins de 24h. Le plus ironique étant que le Hamas avait pour la plupart cessé ses tirs pendant des mois et se démenait pour que les autres factions fassent de même. On ne saura pas ce qu’il aurait pu advenir mais une chose est sûre : le Hamas a exécuté un virage à 180° et le bilan est de 3 morts israélien et 25 morts palestiniens.

Ce qui devait être une déstabilisation pour le Hamas s’est transformée en test diplomatique : le Hamas a pu constater qu’il était toujours fortement soutenu par le Qatar, la Turquie et l’Egypte. De plus sa riposte militaire immédiate l’a légitimé par rapport à une autorité palestinienne déjà affaiblie et à la réponse inaudible. Si Tsahal a tué le commandant en chef du Hamas, la victime collatérale est certainement Mahmoud Abbas. Maintenant que les commandes ont, dans les faits, changées de main, on peut s’apercevoir que le Hamas met à l’épreuve le nouvel axe islamique créé après les révolutions du printemps arabe. Désormais lorsque Gaza s’enflamme on entend plus l’Egypte et le Qatar que la Syrie, l’Iran ou le Hezbollah même si ces derniers se sont récemment manifestés (avant tout pour détourner les observateurs de leurs propres problèmes).

L’opportunité la plus probable serait que le Hamas obtienne un cessez-le-feu des militants de Gaza en échange d’un accroissement des échanges autorisés par la frontière égyptienne.

Il pourrait l’obtenir en mettant en valeur le fait qu’une attaque de Gaza peut désormais détériorer les rapports entre Israël et l’Egypte. Le président égyptien, Mohamed Morsi, soutient le Hamas en rappelant son ambassadeur d’Israël et en envoyant le premier ministre, Hesham Qandil, sur le terrain pour confirmer la solidarité de l’Egypte envers le peuple de Gaza. Des frappes israéliennes massives alors que M.Qandil serait encore sur le terrain sont peu probables au vu des dommages qu’elles pourraient causer aux relations diplomatiques entre les deux pays. De son côté Benyamin Nétanyahou compte bien profiter à plein de la situation alors que les élections approchent en se plaçant comme le défenseur de la nation alors que c’est lui qui a commandé (ou laissé exécuter) l’assassinat d’un homme qui a globalement servi les intérêts israéliens. Une tactique qui a déjà fait ses preuves.

Pendant ce temps le conflit peut-être « suivi en direct » sur Twitter et les autres réseaux sociaux où les deux camps prolongent l’affrontement dans une guerre d’image qui devrait rapidement dépasser les bornes. You tube a d’ailleurs censuré celle montrant l’explosion de la voiture d’Ahmed al-Jabari. Le début d’une « éthique des réseaux » ?

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